À propos de l'auteur
Enseignant en histoire-géographie et docteur en sciences de l’éducation, Jean-Luc Sochacki, né d’un père polonais, a consacré ses travaux de recherches à l’histoire de l’immigration polonaise en France. Il a rédigé de nombreux articles et donné des conférences sur son pays d’origine (www.sochacki.edu.pl). Très attaché à sa double culture, il multiplie les allers et retours entre la France et la Pologne.
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À l’occasion de la parution du Dictionnaire insolite de la Pologne, Jean-Luc Sochacki revient sur l’écriture de son livre et ce qu’il affectionne particulièrement en Pologne.
Comment est née votre envie d’écrire le Dictionnaire insolite de la Pologne ?
Ce livre est l’occasion d’inciter à la découverte de lieux, de traditions, de partager des petites choses du quotidien que j’affectionne particulièrement en Pologne, comme se promener au blonia à Cracovie ou aller prendre un petit-déjeuner polonais (avec kielbasa évidemment) dans le quartier Kazimierz, monter à la terrasse panoramique du Palais de la Culture à Varsovie ou boire du thé en mangeant. Après plusieurs années passées sur ma thèse, entreprendre ce dictionnaire me permettait aussi de retrouver une écriture plus personnelle et moins académique consacrée à ce pays proche et méconnu à la fois.
Comment avez-vous sélectionné vos entrées ?
J’ai commencé par écrire sur les curiosités du quotidien que j’aime retrouver, comme le lektor (une entrée à lire page 76) ou la nourriture (les zapiekanki, les pierogi, mais aussi les paczki, ces beignets porte-bonheur que l’on mange le « jeudi gras », et pour lesquels les Polonais sont prêts à patienter dans les files d’attente devant les boulangeries).
Ensuite, j’ai travaillé sur des questions plus « denses » comme le rapport du pays à l’Union européenne, les années Solidarnosc ou le paysage politique depuis 1989 afin de proposer une approche de la société actuelle. Bien entendu, il fallait veiller à l’actualité. Après la victoire d’Iga Swiatek à Roland-Garros en septembre 2020, première Polonaise à remporter un tournoi du Grand chelem, je me devais d’ajouter une entrée Tenniswoman !
Quels sont les premiers mots auxquels vous avez pensé ?
Le premier mot choisi d’écrire était « Tramway ». Le moyen de transport par excellence dans les grandes villes. Incontournable. Je me souviens lorsqu’en 2016, j’ai bénéficié d’une bourse de recherche à Varsovie, je logeais dans le centre et rejoignais chaque matin le bâtiment des Archives nationales situé au sud de la ville. Je prenais le tramway et traverser Varsovie au cœur de l’hiver enneigé, lové dans un coin de tram, est un souvenir précieux et une chose que je recommande à tout le monde.
Ensuite, je me suis penché sur le «Palmier» de Varsovie, qui est vraiment insolite, curieux interroge. Que fait ce grand palmier, devenu un des symboles de la capitale, en plein centre, hiver comme été ?
Quels sont les derniers coups de cœur de vos différents séjours ?
Avant tout, les magnifiques musées qui ont vu le jour en Pologne ces dernières années ! Ils sont dotés d’une superbe muséographie et sont tous passionnants, que ce soit celui de l’Insurrection de Varsovie, celui de la Vodka (quartier Praga à Varsovie) ou celui installé dans l’usine d’Oskar Schindler à Cracovie. Mon préféré reste le musée Polin, qui retrace l’histoire des Juifs en Pologne. Il a une dimension symbolique, qui renvoie à une Pologne sereine et apaisée, capable de se réconcilier avec son passé.
Je conseille aussi d’aller à Gdansk. Ville d’histoire (c’est le berceau de Solidarnosc et la ville qui voit débuter la Seconde Guerre mondiale), de traditions (musée et commerce de l’ambre), cité portuaire moderne, ouverte sur le monde : Gdansk est une ville très belle qui a su garder un caractère libre à l’image de ses habitants qui sont vraiment agréables. Et c’est un excellent point de départ pour découvrir la côte Baltique qui mérite, elle aussi, d’être visitée.